mercredi 6 janvier 2016

Conjuguer avec les immigrants

Le Québec parle d’« interculturalisme » pour décrire sa politique. Elle vise avant tout l'acceptation, la communication et l'interaction entre des groupes aux cultures diverses (les communautés culturelles), sans dire toutefois qu'il y ait égalité intrinsèque entre ces cultures. La diversité est tolérée et même encouragée, mais seulement dans un cadre qui garantit la suprématie incontestée du français comme langue et culture du Québec.
En 1981, le ministre des Communautés culturelles et de l'Immigration a énoncé les objectifs de sa politique d'interculturalisme dans un plan d'action intitulé Autant de façons d'être Québécois. Le plan parlait de l'élaboration d'une stratégie visant :
  • à développer les communautés culturelles et à protéger leur originalité;
  • à sensibiliser les francophones à la contribution des communautés culturelles au patrimoine et au développement culturel du Québec;
  • à faciliter l'intégration des communautés culturelles dans la société québécoise, notamment dans les secteurs où il y a eu par le passé exclusion et sous-représentation au niveau institutionnel.
En 1984, l'Assemblée nationale a adopté une loi créant le Conseil des communautés culturelles et de l'immigration. Cet organisme conseille le ministre sur la planification et l'application des politiques gouvernementales relativement aux communautés culturelles et d’immigration. Il commande également des études et fait des recherches.
L'orientation interculturelle du Québec à l'égard des immigrants et de la diversité a été confirmée à la fin de 1990 dans le Livre blanc intitulé Pour bâtir ensemble - Énoncé de politique en matière d'immigration et d'intégration. Trois principes sont renforcés dans la politique du gouvernement, à savoir que le Québec est :
  • une société dont le français est la langue commune de la vie publique;
  • une société démocratique où la participation et la contribution de tous sont attendues et favorisées;
  • une société pluraliste ouverte aux multiples apports dans les limites qu'impose le respect des valeurs démocratiques fondamentales.
Pour respecter ces obligations, le Livre blanc propose un « contrat moral » explicite entre les immigrants et les Québécois de souche. Le Québec déclare être une société francophone et pluraliste, mais soucieuse de la diversité culturelle. Les immigrants souscrivent à la Charte québécoise des droits et contribuent à édifier la nation québécoise en collaboration avec les Québécois de souche.

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