mardi 29 décembre 2015

Il y a une arnaque la dedans

c'est certain qu'il y a une arnaque dans le fait de vouloir se passer pour des Interculturels( Duceppe et Paquette)  et non des Multiculturels,  car

c'est dans la charte des droits qui stipule que les immigrants ont le droit de faire la promotion de leur propre culture, et c'est justement cela que les Interculturels aimeraient faire sauter!
( en catimini)

Le Québec est-il vraiment un État interculturel?

L’intellectuel Gérard Bouchard l’affirme, mais sa démonstration n’est pas fondée sur des preuves quantitatives ou qualitatives

25 février 2015 | Jack Jedwab - Président de l’Association d’études canadiennes | 


Le Québec se distingue du reste du Canada par la présence d’une culture majoritaire en interaction avec les nombreuses minorités ethniques.
Photo: Jacques Nadeau Le DevoirLe Québec se distingue du reste du Canada par la présence d’une culture majoritaire en interaction avec les nombreuses minorités ethniques.

J'ai déjà soutenu en ces pages (Le Devoir, 24 mai 2011) qu’il est faux de prétendre que le Québec pratique l’interculturalisme alors que le Canada pratique une politique multiculturelle. C’est cependant l’idée que Gérard Bouchard défend sans équivoque dans son ouvrage L’interculturalisme : un point de vue québécois (Boréal, 2012). Avant même que Bouchard ne propose sa propre définition de l’interculturalisme, des fonctionnaires et des élus québécois — tous partis politiques confondus — décrivaient l’approche de l’État québécois comme étant « interculturelle ». Le Québec serait interculturel, répètent-ils souvent, mais se sont-ils assez interrogés sur ce que cela implique ?
  M. Bouchard souligne que le Québec se distingue du reste du Canada par la présence d’une culture majoritaire en interaction avec les nombreuses minorités ethniques. Plusieurs observateurs prétendent que le multiculturalisme prévoit la préservation des expressions culturelles alors que l’interculturel donne priorité aux échanges entre les cultures. Bouchard maintient qu’au Québec, « la réflexion sur la diversité y a été traditionnellement structurée […] par le paradigme de la dualité, plaçant au premier rang l’articulation majorité-minorités ». Est-ce à dire que l’État devrait accorder plus de légitimité à des échanges entre membres de la majorité culturelle et personnes issues de minorités ? La réponse de Bouchard demeure ambiguë.
  Toutefois, dans leur désir d’entamer des contacts entre différents groupes, les Québécois ne semblent pas être plus interculturels que ne le sont d’autres Nord-Américains. La population ne met aucune pression sur l’État pour investir dans les échanges. Le gouvernement du Québec offre peu de ressources pour les favoriser, à l’exception peut-être d’une semaine annuelle donnant lieu à des programmes relevant davantage d’un festival multiculturel, mais en français. Parmi les activités de la récente Semaine interculturelle de l’UdeM, il y avait une foire alimentaire aux mille saveurs, une danse libanaise, du balafon africain et de la musique yiddish. Dans les institutions publiques du Québec, la formation interculturelle est très similaire à la formation multiculturelle ailleurs au Canada, mais en français. En regardant ce qui se passe sur le terrain, on reconnaît peu la vision de l’interculturalisme telle qu’articulée par Bouchard. Or il offre peu de preuves quantitatives ou qualitatives pour soutenir la thèse d’un Québec interculturel. Nulle surprise : nous ne sommes interculturels qu’en théorie. Malgré cela, nos dirigeants prétendent qu’il existe un consensus chez les Québécois en faveur de l’approche dite interculturelle. Ils se demandent rarement auprès de qui ce présumé consensus existe.
  À ceux qui remettent en question l’idée, M. Bouchard répond que leur point de vue est influencé par une perspective « canadienne ou fédéraliste », catégorie dans laquelle il me situe dans son ouvrage. Ceux qui analysent ici le multiculturalisme canadien seraient capables d’impartialité ; vertu inaccessible aux fédéralistes québécois.
  Pendant que certains intellectuels s’engagent dans une discussion assez vague sur la notion de l’interculturalisme, le débat public sur les modèles de gestion de ladiversité — ici ou ailleurs — se recentre sur le degré auquel les sociétés devraient accommoder les différences ethniques et religieuses. Depuis plusieurs années, M. Bouchard a fait preuve d’un leadership exemplaire qui a aidé les Québécois à mieux aborder ces grands défis auxquels nous faisons face dans la gestion de la diversité.
  Dans le débat sur les accommodements raisonnables et plus récemment dans celui du projet de charte des valeurs, plusieurs sondages ont révélé une nette différence dans l’opinion des Québécois par rapport au reste du Canada quant à la place qui devrait être accordée aux symboles religieux dans la sphère publique. Souvent, les défenseurs de la charte traitent de « multiculturalistes » ceux qui critiquent leur projet. Paradoxalement, en raison de ces mêmes critiques, M. Bouchard semble se trouver dans le camp des défenseurs du multiculturalisme.

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