mardi 15 décembre 2015

Commotions cérébrales


Mourir pour la cause:  '''HEROS RECHERCHÉS''

 

Le soccer, pratiqué aux États-Unis et au Canada depuis le début du 20e siècle, n’a jamais réussi à s’enraciner dans les moeurs des Nord-Américains. Le seul fait que le soccer ait été exporté par l’empire britannique (perçu particulièrement chez les Américains comme anciens colonisateurs) a sans doute contribué à sa marginalisation comme sport majeur en Amérique du Nord.
 
 Malgré leur indépendance politique de l’Angleterre, les Américains sont encore en voie de libération de l’influence culturelle sportive de l’empire.
 
C’est donc avec l’intention de développer leur propre culture sportive qu’ils remplaceront le cricket par le base-ball et le rugby par le football américain.
 
Dans leur affirmation nationale, ils feront du base-ball et du football des outils de promotion de leur propre culture sportive “ Made In America ”, culture qui sera diffusée autant à domicile qu’à l’étranger.
 
Néanmoins, remplacer le rugby n’aura pas été aussi facile que de remplacer le cricket. Avant qu’ils ne trouvent les règlements qui feront du football un jeu authentique, un grand nombre de jeunes joueurs y ont laissé leur vie.
 
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En 1905, devant un jeu devenu trop violent, les universités de Princeton, Rutgers, Yale, Columbia et Harvard abandonnent le football américain. Pour un court laps de temps, elles envisagent l’idée d’adopter le soccer, mais Harvard les persuade de se tourner plutôt vers le rugby traditionnel. Le docteur Floyd B. Eastwood, du Los Angeles State Collège, a mené une étude entre 1931 et 1954 dans laquelle il a constaté une moyenne de 17 décès par année, imputables à la pratique du football américain. Dans la seule année de 1949, il rapporte 26 décès. Entre 1950 et 1954, il en dénombre 93. Et si son étude avait débuté en 1905, il en aurait constaté 23 cette année-là, puis 26 uniquement en 1909!

Ce sera le prix que les Américains devront payer pour se donner un rempart contre l’omniprésence de la culture sportive de l’empire britannique. Des remparts qui seront d’une utilité inestimable face à l’immigration massive européenne du 20e siècle qui arrive sur le  continent nord-américain avec un seul sport en tête : le soccer! Aujourd’hui encore, aux yeux de l’établissement sportif nationaliste américain, le soccer reste le sport des immigrants et ce sport représente une menace à l’identité sportive américaine et un danger pour le base-ball.