Mourir pour la cause: '''HEROS RECHERCHÉS''
Le soccer, pratiqué aux États-Unis et
au Canada depuis le début du 20e siècle, n’a jamais réussi à
s’enraciner dans les moeurs des Nord-Américains. Le seul fait que
le soccer ait été exporté par l’empire britannique (perçu
particulièrement chez les Américains comme anciens colonisateurs) a
sans doute contribué à sa marginalisation comme sport majeur en
Amérique du Nord.
Malgré leur indépendance politique de
l’Angleterre, les Américains sont encore en voie de libération de
l’influence culturelle sportive de l’empire.
C’est donc avec
l’intention de développer leur propre culture sportive qu’ils
remplaceront le cricket par le base-ball et le rugby par le football
américain.
Dans leur affirmation nationale, ils feront du base-ball
et du football des outils de promotion de leur propre culture
sportive “ Made In America ”, culture qui sera diffusée autant à
domicile qu’à l’étranger.
Néanmoins, remplacer le rugby n’aura
pas été aussi facile que de remplacer le cricket. Avant qu’ils ne
trouvent les règlements qui feront du football un jeu authentique,
un grand nombre de jeunes joueurs y ont laissé leur vie.
Commotions cérébrales.com
En 1905, devant un jeu devenu trop
violent, les universités de Princeton, Rutgers, Yale, Columbia et
Harvard abandonnent le football américain. Pour un court laps de
temps, elles envisagent l’idée d’adopter le soccer, mais Harvard
les persuade de se tourner plutôt vers le rugby traditionnel. Le
docteur Floyd B. Eastwood, du Los Angeles State Collège, a mené une
étude entre 1931 et 1954 dans laquelle il a constaté une moyenne de
17 décès par année, imputables à la pratique du football
américain. Dans la seule année de 1949, il rapporte 26 décès.
Entre 1950 et 1954, il en dénombre 93. Et si son étude avait débuté
en 1905, il en aurait constaté 23 cette année-là, puis 26
uniquement en 1909!
Ce sera le prix que les Américains
devront payer pour se donner un rempart contre l’omniprésence de
la culture sportive de l’empire britannique. Des remparts qui
seront d’une utilité inestimable face à l’immigration massive
européenne du 20e siècle qui arrive sur le continent
nord-américain avec un seul sport en tête : le soccer! Aujourd’hui
encore, aux yeux de l’établissement sportif nationaliste
américain, le soccer reste le sport des immigrants et ce sport
représente une menace à l’identité sportive américaine et un
danger pour le base-ball.